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Comment devient-on traducteur ?

livre-lunettesC’est une question qui m’est parfois posée par des personnes qui ont trouvé mes coordonnées sur l’annuaire de la Société française des traducteurs ou qui ont pris contact directement avec moi par l’intermédiaire du formulaire de contact de mon site web. Ce sont le plus souvent des jeunes qui recherchent une orientation, mais aussi des étudiants qui ne trouvent pas de débouchés directs après leurs études (hors études de traduction) ou des personnes en reconversion. Voici quelques éléments de réponse.

Qui peut devenir traducteur ?

En deux mots, le métier de traducteur n’est pas protégé, donc tout le monde peut devenir traducteur.

Quelles sont les qualités linguistiques requises ?

Être bon en langues étrangères ne suffit pas. Il faut également savoir écrire correctement et sans faute dans sa langue maternelle, langue qui est, dans la majorité des cas, la langue vers laquelle on traduit. Il est toutefois possible de traduire vers des langues étrangères, mais un faux pas est vite arrivé, car il est rare de maîtriser une langue étrangère aussi bien que sa langue maternelle. Une erreur est vite arrivée, surtout quand on est fatigué.

Peut-on devenir traducteur si l’on pas fait d’études en traduction ?

Oui, c’est possible et c’est mon cas. En plus de maîtriser l’anglais, j’ai fait des études de sciences (j’ai un doctorat en géosciences) qui ont permis de m’orienter vers la traduction scientifique et technique. Les textes que je traduis sont parfois très pointus, pas toujours très bien écrits dans la langue source et pouvoir m’appuyer sur mes connaissances scientifiques m’a parfois permis un gain de temps considérable en recherches terminologiques. Il m’est même arrivé de signaler des erreurs dans le texte source. Les clients apprécient souvent ce petit plus.

Une formation préalable est-elle nécessaire ?

Pas forcément, mais les formations sont importantes dans la vie d’un traducteur. Il existe des formations continues (en présentiel, à l’université, ou à distance) qui permettent de se former aux techniques de traduction et de compléter son niveau de langues si nécessaire. De plus se former tout au long de sa carrière permet de rester à la pointe des techniques de son métier, comme dans n’importe quel autre secteur.

Quel est le mode d’exercice ?

Dans la grande majorité des cas, le traducteur travaille en indépendant et doit gérer son entreprise comme n’importe quel « patron ». Il existe en effet très peu de place dans les agences de traduction. Le traducteur indépendant a le plus souvent le statut de profession libérale. Il est possible de commencer en microentreprise (ex autoentreprise) le temps de développer sa clientèle. La SFT propose un peu partout en France une excellente formation sur les débuts en traduction https://www.sft.fr/formation-traduction-reussir-installation-et-constituer-clientele.html#. WBm39fTWE_8. Dans ce lien on peut trouver le programme de la formation qui apporte quelques éléments de réponse sur le métier de traducteur du point de vue pratique.

Et la rémunération ?

Comme pour n’importe quelle entreprise (individuelle ou non), il ne faut pas confondre chiffre d’affaires et rémunération. Il faudra s’acquitter des charges sociales, impôts et divers frais de fonctionnement avant de se rémunérer. Mais il ne faut pas s’imaginer qu’en trois mois, il sera possible de vivre confortablement. En effet, selon les paires de langues et la spécialité, le marché est plus ou moins saturé. Dans les paires de langues les plus courantes, la concurrence est rude. Il ne faut cependant pas désespérer et trouver son marché, celui qui est suffisamment rémunérateur, mais aussi pour lequel on prend plaisir à traduire. C’est à ce prix que l’on peut tenir sur la durée. En effet, en plus de ses traductions, un traducteur devra aussi s’occuper de prospection pour renouveler sa clientèle (qui ne viendra pas toute seule) et de sa comptabilité. Ce qui fait que les journées sont souvent plus longues que celles d’un salarié.

En conclusion

Pour être traducteur, il faut aussi être curieux et avoir envie d’apprendre. Il ne faut pas avoir peur de la solitude, car c’est un métier où il y a peu de contacts directs avec les clients. D’ailleurs le traducteur appartient souvent au genre ursidé et a du mal à sortir de grotte… mais cela ne veut pas pour autant dire qu’il hiberne. Travail, rigueur, curiosité, ténacité, organisation sont les mantras des traducteurs. Et vous, avez-vous envie de vous lancer dans une carrière de traducteur ?